Tour du Carrelet
( Tour de la Bingasse)
Couverture du bulletin municipal ( 1995)
Pour d'autres couvertures sur Lauris, cliquez ici
Tour du Carrelet 1904
Cette carte postale a servi pour la couverture
D'après l'Inventaire topographique
du Ministère de la Culture et de la communication
Inventaire général des monuments
et des richesses artistiques de la France
Cantons de Cadenet et de Pertuis
Pays d'Aigues
Photos et descriptif de la Tour du Carrelet
Cette illustration a permis de constater que la tour et la maison
était construite sur une grotte
Tour du Carrelet vers 2000
après restauration et extension.
La tour au coucher du soleil
Dominant la vallée de la Durance, au bord de la falaise, se dresse une tour ronde appelée la Tour du Carrelet. De la plaine, elle ressemble à une tour de guet qui surveille la plaine. En réalité elle est accolée à une maison de paysans dont la surface n’est guère plus grande que celle de la tour. Alors pourquoi une tour si importante pour un bâti si étroit ? Etait-ce un pigeonnier ? Non simplement la tour abritait un escalier en bois et plâtre comme cela se faisait au dix-huitième siècle et qui menait du bas de la falaise au grenier, étage supérieur du bâtiment. Trois niveaux classiques : cave, pièce à vivre et grenier.
La tour date de 1740, et fait partie du quartier des Carrelés ( mentionné au cadastre de 1565) dont la dernière demeure était la maison des Jardins de Magali. C’est le plus ancien habitat de Lauris, contrairement à ce qu’en pensent les historiens locaux. Depuis les temps néolithiques, les humains cherchaient refuge dans les grottes qui se sont creusées sous la falaise. Il a été retrouvé des vestiges préhistoriques dans les cavités du chemin des Grilles mais le même type d’habitat se retrouvait dans cette falaise. Peu à peu les ouvertures ont été bouchées par des murs puis appuyées à la falaise des maisons se sont élevées, dissimulant les grottes.
La Tour du Carrelet porte sur une voûte de cave creusée dans la falaise. Les pierres récupérées ont été sans doute en partie utilisées pour construire la cave voûtée.
Après 1909, date du terrible tremblement de terre de Lambesc, la tour a été ceinte d’un tirant ( en blanc sur les photos) pour la consolider comme les maisons adjacentes ont reçu des tirants à travers les murs pour renforcer les édifices.
Abandonnée dés l’année 1947 puis achetée dans les années 80, elle a été restaurée et fait partie d’un ensemble qui compte trois maisons de paysans accolées.
La tour, dés les années 1930, était connue sous le nom de la Tour de la Bingasse ( orthographe à vérifier !). La Bingasse est un mot provençal qu’il est difficile à traduire. Il pourrait venir du portugais : Bingar qui a, dans sa conjugaison, Bingasse. Le terme signifie « tumulte », « vacarme ». D’après les habitants âgés de Lauris, qui ont connu la Bingasse, cette traduction pourrait s’appliquer à cette personne. Elle était bruyante, antipathique et recevait, d’après les témoins, les gendarmes avec un pot de chambre à la main. Elle avait chassé ses frères de la maison et en était la maîtresse absolue.
Elle avait eu une fille, Claire qui à son tour, eut trois garçons. Les habitants de Lauris se souviennent bien des assiettes de soupe laissées sur les rebords de fenêtres pour nourrir les trois enfants de Claire, un peu délaissés. Deux des garçons disparurent pendant la guerre sans laisser aucune trace.
Une autre interprétation donne : « La vieille pleine de poux », ce qui pouvait encore s’appliquer à elle d’après les témoins, enfants de l’époque qui en avaient une peur bleue : elle était grosse, les cheveux hirsutes, laide et sale. Ils la comparaient à une sorcière.
En tout cas la tour avait mauvaise réputation et aurait pu être utilisée pour un film d’horreur.
D’ailleurs à la saison des martinets, des envols de ces oiseaux tournent autour de la tour en poussant des cris presque maléfiques. Le nom Bingasse serait bien porté vu le vacarme créé par ces oiseaux. Un spectacle extraordinaire pour ceux qui sont sur la terrasse à son pied.Une scène à la Hitchcock!