Les Jardins de Magali
Suite à d'importants travaux pour soutenir la falaise et agrandir les salles,
les Jardins de Magali seront fermés jusqu'à l'été 2014.
La Provence et le village de Lauris
Les nombreux visiteurs qui sont venus voir les expositions dans les « Jardins de Magali » ont toujours été intrigués par cette mosaïque ( 350x400) qui recouvre le dallage de la salle. En présence de l’auteur, André Girod, ils pouvaient parfois recevoir des explications de la bouche même de l’artiste. Mais bien souvent ils repartaient un peu frustrés d’avoir contemplé l’œuvre en évitant de marcher dessus sans explications.
Soyez rassurés : elles sont là !
ORIGINE :
Lorsqu’André Girod pénétra pour la première fois dans la grotte, il ressentit une étrange vibration : là pendant des siècles, certainement remontant à l’ère préhistorique, des hommes, femmes, enfants et animaux avaient partagé ce lieu. Ils avaient vécu côte à côte et avaient laissé des traces. Les plus évidentes remontent à l’époque romaine (voir mines d’eau) mais elles dataient de plus loin, de la nuit des temps. Alors quels ont été les rapports entre l’homme et l’animal (en particulier le bovin, bœuf et vache) à travers l’histoire ?
Mais surtout comment exprimer d’une façon concrète l’évolution de ces rapports de force ?
Un moyen d’expression qui dure indéfiniment est d’utiliser la mosaïque. Ce travail de pierre (marbre) s’intégrerait bien dans le cadre de la grotte.
Aussitôt pensé, aussitôt fait ! Mais attention ce ne fut pas l’œuvre d’un jour et d’une nuit ni même celui de sept jours et sept nuits ! L’artiste n’était pas le Bon Dieu !
Un an pour concevoir, imaginer, faire de la recherche, tailler, placer et coller les tesselles.
HUIT PANNEAUX traduisent l’évolution des rapports homme/bovin à travers les âges et les régions. Cliquez sur chaque titre ci-dessous pour accéder aux détails.
1. Impuissance et faiblesse de l’homme face à la nature : extraits des dessins pariétaux de Lascaux
2. Défi et audace de l’homme face à l’animal : Knossos, Grèce
3. Parité homme/animal : L’Egypte considère l’animal encore son égal
4. Domestication : Les Très Riches Heures du Duc de Berry : mois de Mars
5. Extermination des bisons en Amérique : Inspiré des tableaux de Charles Russell
6. Conquête de l’ouest : le convoi
8. La vache folle : version occidentale
BORDURE
Les dessins qui se retrouvent autour de la mosaïque ne font que renforcer les illustrations centrales et suivant cette évolution depuis le début des temps. Cliquez ici pour lire les explications.
CONCLUSION
La mosaïque de la salle du haut a voulu faire le tour rapidement des rapports entre l’homme et le bovin au cours des siècles. Ce n’est qu’une version et une interprétation de l’artiste. A vous de méditer sur le sujet !
Défi
Sacrifice
Naissance du christianisme
Picasso
L’homme de Cro-Magnon, l’auroch et le bout de la chaine : la vache ( folle !) de Picasso
Epoque romaine. A gauche, pauvre vache qui vient de perdre son âme : triste, désillusionnée. A droite, sacrifice.
A droite, la vache-femme, Hathor, Egypte
A gauche la vache symbole, Grèce
Vaches sacrées et sâdhu
Dernière explication : la végétation luxuriante à la préhistoire, devient roussie et noircie pour disparaître.
Illustration née de l’imagination de l’artiste.
Nous sommes dans un contexte si différent du panneau précédent : la vache folle. Les hommes du monde occidental sont devenus des robots, déguisés en techniciens vêtus de combinaisons blanches et de masques et armés de lance-flammes. Pour une vache malade, on détruit tout le troupeau. 6 millions d’entre elles ont péri dans les flammes du sacrifice. Intriguant comme ce chiffre correspond au nombre de juifs passés aussi à la flamme pendant le nazisme. Ce fut donc une résurgence du nazisme à destination des vaches ! Mais pour elles, pas de monuments, pas de commémorations : les vaches n’ont pas d’âme, de sentiments, de valeur intrinsèque pour l’être humain. Juste de la marchandise !
L’homme occidental, comme il l’a fait avec d’autres hommes, va éliminer le faible, le malade, l’inutile, le déficient, l’handicapé, le parasite.
Panneau de la vache sacrée (imagination de l’artiste)
Au cours des siècles, il apparaîtra une divergence de philosophie envers les animaux entre le monde occidental et l’Inde. En Inde, la vache est sacrée comme toute vie et les vaches libres occupent le même espace que les hommes : dans les rues, les trottoirs. Elles sont protégées et c’est un crime de les tuer même avec un accident de voiture.
En occident, elles n’ont de place que dans une étable ou sur la table des humains.
Sur le panneau, on distingue trois sâdhus qui surveillent la tradition.
Dessin de la conquête de l'Ouest
Panneau de la conquête de l’Ouest : le convoi
L’animal, dans le cas du bovin pouvait être utile, le bœuf ou inutile, le bison. On maîtrisait et exploitait l’un et massacrait l’autre.
Extermination des bisons en Amérique
La conquête de l’Ouest , épisode qui est considéré comme la dernière grande aventure du combat de l’homme contre la nature et le monde animal est l’exemple même de la destruction apportée par l’homme. Cette pénétration vers l’ouest commence au début du 19e siècle : 1800-1840. Puis elle s’accélère par une ruée vers l’or en 1849. Des milliers d’émigrants se dirigent vers l’ouest et occupent de larges territoires. Ils deviennent fermiers et élèvent des bovins. Mais les Bisons et les Indiens gênent cette marche conquérante. Alors on les élimine soit en les massacrant (bisons) soit en les concentrant sur des réserves.
Les territoires sont divisés en états et annexés à la Fédération des Etats-Unis : Kansas en 1861, New Mexico en 1863, Nevada et Californie en 1864. En 19OO la conquête est achevée avec d’énormes dégâts sur la faune, la flore et les indigènes.
Avant l’arrivée des Européens, on estimait le nombre de bisons dans les grandes plaines américaines à environ 70 millions. Vers 1890, il n’en restait plus que 800 !!
Les chasseurs étaient passés par là, dont le fameux Buffalo Bill ( William Frederick Cody) qui obtient son surnom d’avoir été le meilleur d’entre eux dans l’extermination des bisons. Un chasseur pouvait en tuer jusqu’à 300 par jour et l’un d’eux en quelques années avait le chiffre de 20 000 bisons tués ! La construction du train transcontinental (1869) avait aussi aidé à la fin des bisons.
Sur le panneau, on voit un cow boy ( peut–être Buffalo Bill) contemplant le produit de sa chasse tandis qu’au fond, passe le train Santa Fe ou Pacific Railroad. Le décor est typiquement ouest américain avec ses falaises ou ses rochers rouges ou ocres.
L’homme est devenu le maître du monde. Le règne animal dépend de sa bonté ou de son intelligence, très limitées jusqu’à nos jours.
Il en été de même dans d’autres régions, du tigre, du lion, de l’éléphant, du crocodile.
Domestication : Les Très Riches Heures du Duc de Berry : mois de Mars
Dessin authentique : Mois de Mars P anneau : mois de Mars ( Dessin à l'envers !) Jean Premier, Duc de Berry (1340 - 1416) commande aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg un livre illustré s...
http://jardins-de-magali.over-blog.com/article-domestication-les-tres-riches-heures-du-53456617.html
Dessin authentique : Mois de Mars
Panneau : mois de Mars ( Dessin à l’envers !)
Jean Premier, Duc de Berry (1340 – 1416) commande aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg un livre illustré sur sa vie et sa cour. Le mois de Mars est l’une de ces illustrations : labours avec comme fond, le château de Lusignan, Poitou, l’une des demeures du Duc de Berry. Ce livre se trouve au Musée Condé à Chantilly.
Le choix de cette illustration est d’expliquer, toujours selon l’évolution des rapports entre l’homme et le bovin, la domestication qui date de 6 000 ans avant JC. Dés le début du christianisme, l’animal a été condamné à jouer un rôle secondaire puisqu’il « avait perdu son âme », la religion catholique ne lui en reconnaissant aucune. C’est sa descente aux enfers. Il est divisé en deux catégories : le nuisible à abattre et à détruire de la surface de la terre et l’utile à exploiter à mort : transport, consommation, cuir, plumes. La chasse devient un sport de loisirs ou une façon de gagner sa vie : Exemple de l’extermination des aigrettes aux Etats-Unis pour fournir, à la fin du 19esiècle, les plumes des chapeaux de ces dames de Paris ! Sans parler de l’extermination des crocodiles pour sa peau, des éléphants pour ses défenses !
Dans cette illustration, il y a domestication où le bœuf est utilisé dans les labours et la vache dans l’étable pour donner du lait, du lait et du cuir.
Dans la mythologie égyptienne, l’homme et l’animal fusionnent pour donner les images de dieux et de déesses. La terre se partageait d’une façon égale entre le monde animal et le monde humain. Il y avait respect et l’égyptien accordait une place privilégiée au monde vivant qui l’entourait. Cette parité fit la force de l’empire des Pharaons et fut certainement la dernière fois que l’humain accepta de partager le trône de la terre. Hathor est la fusion de la vache et d’un corps de femme : elle est la déesse de l’amour, de la joie, de la musique et de la danse. Elle est aussi la mère d’Horus, Dieu faucon/homme, le pouvoir solaire sur terre, symbole du Pharaon sur l’Egypte.
Le dieu à côté d’Hathor est Sebek, le Dieu Crocodile, Dieu de l’eau et de la fertilité. Il annonce les bonnes et mauvaises crues du Nil.
Déesse-vache Hathor |
Sebek ( Sebeq) le Dieu Crocodile |
Panneau : Hathor et Sebek
Représentation de la vraie fresque : « Frise au taureau, voltige avec un
taureau »
Palais de Knossos, grande salle de réception.
Panneau du taureau de Knossos
Nous sommes à l’époque du Minoen qui a vu les premiers colons arriver dans l’Ile de Crète vers VIIIéme av.JC. Le Palais lui-même fut construit vers 1900 av. JC.
L’homme commence à se sentir supérieur à la race animale : il a inventé des armes à tuer à distance (lance, javelot, fronde, arc et flèches) et un animal comme un taureau ne lui fait plus peur. Alors il invente la « tauromachie », l’art de défier le taureau puis de le sacrifier. De plus il a domestiqué la plupart des animaux : chevaux, vaches dont ils utilisent viande, peau et lait. La vache devient source de nourriture et elle est respectée.